上 海, Shang Hai, « Sur la mer » : tel un slogan magique qui fait espérer les rêves les plus fous, les deux caractères désignant la cité portuaire envahissent les moindres éléments de la ville, des entrées d’immeubles aux objets en vitrine. Au diapason, le grand prix de formule 1 trace les contours de son premier caractère, 上 .
Chinois de toutes les provinces et étrangers du monde entier se donnent rendez-vous ici pour bâtir une capitale mondiale, à la mesure de la grande Chine. Navires à la conquête de nouveaux marchés, building à l’assaut du ciel, plus rien ne semble arrêter le mythe shanghaien alors qu’un siècle et demi auparavant, ce n’était encore qu’une cité à l’étroit derrière des enceintes moyenâgeuses. Après la mise en service du premier train magnétique à grande vitesse au monde et du plus vaste port off-shore de la planète, la cité inaugure pour la énième fois sa plus haute tour, la dernière en date, la Shanghai Tower (2015), pointant à plus de 600m au-dessus d’un horizon sans cesse bouleversé.
Loin de la capitale du nord, Shanghai affiche une nonchalance déjà toute méridionale : linges flottant au-dessus des vieux trottoirs, jeux de go improvisés à deux pas de la circulation, étales en tout genre à tous les coins de rue.… Prise d’une incessante fièvre commerçante, Shanghai est envahie de vitrines rivalisant d’originalité et de centres commerciaux toujours plus modernes.
Cité aux cent visages, Shanghai ne se laisse véritablement dévoiler que progressivement, par déambulations successives à travers ses quartiers aux contrastes saisissants. Le Bund et Pudong, vitrines passé et future se toisant de part et d’autre du Huangpu, figurent une ambition shanghaienne de tous les instants. Hongkou et Zhabei au nord rassemblent les classes populaires et revendiquent leur appartenance chinoise, tandis que l’ancienne concession française collectionne consulats, vitrines luxueuses et résidents expatriés…