Merveille héritée des temps antiques, le plus fabuleux site du Proche-Orient est d’abord un chef-d’œuvre de la nature. Son nom même, Pétra, «pierre» en grec, rend hommage à ses prodigieuses formations géologiques, façonnées par l’eau, le sable et le vent : nappes de grès blanc moutonnées, pointes granitiques noires aiguisées et falaises roses veinées de rouge, de jaune et de noir.
Le génie humain a parachevé cette gracieuse composition géologique. Peuple venu du désert d’Arabie, les Nabatéens ont taillé dans la roche des centaines de tombeaux aux façades finement ciselées : le plus célèbre d’entre tous, le Khazneh, «trésor» en arabe, semble jaillir à la sortie du défilé du Siq.
À pied, à dos d’âne ou de chameau, la foule en admiration découvre peu à peu les monuments disséminés sur plusieurs kilomètres : le Deir, le plus isolé d’entre eux, déploie sa masse colossale teintée de jaune en direction de la vallée de l’Araba, visible au pied des immenses falaises environnantes.