Blottie au fond de son golfe protégé par la péninsule de Sorrente et les îles de Capri et d’Ischia, Naples, la cité légendaire de la sirène Parthénope fondée par les anciens Grecs, n’a cessé de voir défiler, au fil de ses trois millenaires, les envahisseurs, sans jamais se soumettre totalement, et d’amasser les richesses, au gré des époques. Entre chefs d’œuvres muséographiés et trésors encore insoupçonnés, c’est toute la ville qui forme un collage architectural, où s’accumulent pan de murs grecs, colonnes romaines et étages construits aux siècles derniers.
Muse inspiratrice, la ville forme un univers à part entière où les histoires ici se confondent, et où l’on vout un goût immodéré pour tous les arts. Circulation chaotique rythmée par les slaloms des scooters, cris de rue et nonchalance méridionale : Naples, berceau du théâtre lyrique, s’érige en véritable capitale débridée de l’esprit italien, entre légèreté, ferveur religieuse et dérision. Sous la menace permanente du Vésuve et des tremblements de terre, la ville, comme indifférente aux aléas, vit au présent, à un rythme effréné.
Mais elle n’en oublie pas pour autant d’évoluer : depuis plus d’une décennie, les projets se succèdent et changent l’image d’une cité à la réputation sulfureuse : restaurations tout azimut, agrandissement du métro et de l’aéroport, espaces publics embellis et rendus à la propreté…
Mais c’est avant tout la rue napolitaine, grouillante et populaire, qui saisit le visiteur au premier abord, formant une véritable pièce vivante : conversations emportées s’échappant des fenêtres, vendeurs à la sauvette en provenance de tous les horizons, badaux chantonnant à tue-tête et serveurs distribuant à toutes enjambées le café typiquement napolitain, onctueux et déjà sucré !